La santé mentale au travail représente un lourd fardeau financier pour les organisations canadiennes; or, une grande partie de ce fardeau est inutile, révèle une nouvelle étude menée par Morneau Shepell. Selon cette étude, l’intervention au moyen d’un programme d’aide aux employés se traduit par une amélioration de la santé mentale des employés et par une hausse de productivité, ainsi que par une réduction de 25 % des coûts entraînés par la perte de productivité.

Pour Karen Seward, vice-présidente exécutive, Développement des affaires et marketing chez Morneau Shepell, la santé mentale est un enjeu commercial pour les entreprises canadiennes. « Les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale ne sont pas à l’aise au travail et cela nuit à l’accomplissement de leurs tâches », a-t-elle affirmé. « Cependant, la plupart des gestionnaires ne reçoivent que peu de formation sur la gestion des employés qui éprouvent ce type de problèmes, ou alors pas du tout. Il y a décidément beaucoup de place pour l’information et l’amélioration. »

Dans le cadre de cette étude, intitulée Le PAE renforce la santé et la productivité et procure un bon rendement du capital investi, Morneau Shepell a recueilli des données à partir de quelque 54 000 dossiers de clients du PAE qui ont été ouverts et fermés en 2010. Les données ont été collectées au moyen d’un sondage et les réponses proviennent des employés et de leurs personnes à charge bénéficiant d’un PAE.

Afin de conscientiser encore davantage les entreprises aux questions de santé mentale, Morneau Shepell a commandité le rapport intitulé Building Mentally Healthy Workplaces: Perspectives of Canadian Workers and Front-Line du Conference Board of Canada. Ce rapport donne le point de vue des travailleurs canadiens sur leur environnement de travail et le degré auquel leurs employeurs favorisent leur mieux-être psychologique. Ce rapport signale que 44 % des employés sondés déclarent avoir déjà été aux prises avec des problèmes de santé mentale, mais que seulement 26 % d’entre eux sentent que leur superviseur gérait efficacement les problèmes de santé mentale, et que 44 % des gestionnaires n’avaient jamais reçu de formation sur la gestion des employés aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Quatre indicateurs de résultats
L’étude a permis d’évaluer différents indicateurs fort intéressants à propos de l’utilisation d’un PAE. D’abord, les employés ont déterminé que leur santé mentale s’était améliorée de 15 % après avoir obtenu le soutien du PAE. Par ailleurs, l’intervention du PAE a mené à une réduction de 34 % des coûts associés à la perte de productivité. Enfin, avant l’intervention du PAE, le coût de la baisse de productivité et des absences assumé par les organisations s’élevait à près de 20 000 $ par employé.

« La recherche a montré que les travailleurs souffrant de troubles dépressifs, plus particulièrement, peuvent avoir des pertes de productivité liées à la santé près de quatre fois supérieure à celles de leurs homologues ne souffrant pas de ces troubles, poursuit Mme Seward. Ces coûts ont de graves répercussions sur les résultats financiers des entreprises. »

Mme Seward dit qu’en plus des PAE, de nombreux outils sont à la disposition des organisations. Il peut s’agir d’ateliers sur la santé mentale au travail, de services-conseils sur la conception de programmes pour résoudre ce problème, d’un programme de gestion de l’invalidité centré sur l’identification, le soutien et l’accès à des soins en santé mentale, d’analyses des demandes de remboursement de médicaments et d’indicateurs de développement durable qui proposent des tendances, des données de référence et des pratiques exemplaires en santé mentale, et du soutien aux gestionnaires. Il existe deux autres outils, offerts par l’entremise du PAE, soit le Programme de counseling de soutien au travail, un service facultatif axé sur la santé émotionnelle et mentale conçu pour aider les employés en invalidité de courte ou de longue durée à reprendre une vie saine et productive, et le Programme de soins de la dépression, un service amélioré fondé sur les services de counseling confidentiels.

La Commission de la santé mentale estime que la maladie mentale coûte à l’économie canadienne 51 milliards de dollars par année en soins de santé, jours de travail perdus et interruptions de travail.