Au Québec, pas moins de 23 % des travailleurs avouent avoir invoqué une fausse raison pour motiver leur absence du travail. C’est ce que révèle le sondage CROP-CRHA effectué pour le compte de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Il s’agit d’une augmentation de 7 % par rapport au même sondage conduit en 2005.

C’est d’ailleurs ce que 73 % des professionnels en gestion des ressources humaines reconnaissent également dans une brève enquête menée par l’Ordre. Cette même enquête montre de plus que 75 % des professionnels signalent le « vol de temps » comme le premier phénomène le plus présent dans les milieux de travail.

« Cette attitude des travailleurs ne démontre pas systématiquement une mauvaise volonté de leur part. Dans certaines organisations, c’est le manque de communication et d’ouverture de la direction qui va amener les employés à mentir », indique Florent Francoeur, CRHA, président-directeur général de l’Ordre.

Des problèmes d’éthique dans les entreprises québécoises?
Quand on demande aux travailleurs s’il leur arrive de cacher des informations ou de mentir à des collègues ou à leur patron au sujet de leur travail, 18 % affirment que oui. En croisant ces résultats avec ceux d’un autre sondage mené récemment par l’Ordre sur les conflits dans les milieux de travail, ce nombre grimpe à 29 % dans les organisations qui vivent des situations conflictuelles fréquentes.

Les hommes sont plus nombreux (22 %) que les femmes (14 %) à mentir ou à omettre des informations concernant leurs absences. Le phénomène touche davantage les jeunes de 18 à 34 ans (23 %).

« La pression sur les travailleurs augmente et il n’est pas toujours bien vu dans les entreprises de manquer le travail. Celles-ci ont tout intérêt à offrir un climat sain et à être à l’écoute des besoins des employés. L’absentéisme est en recrudescence et, que ce soit par les coûts directs qu’il représente ou la baisse de motivation des employés qu’il démontre, les organisations en sont toujours pénalisées », conclut Florent Francoeur.

Selon les travailleurs, l’éthique ne serait pas toujours au rendez-vous chez leurs collègues. En se basant sur leurs valeurs personnelles, 73 % pensent que leurs collègues ont toujours ou parfois des comportements contraires à l’éthique.